The Dark Knight Strikes Again

Miller on strike ?

Scénariste : Frank Miller

Illustration : Frank Miller, Lynn Varley

Éditeur : Urban Comics

Genre : Comics éclaté, Polar en morceaux

Nombre de pages : 272

Sortie : 2002, 2013 (version Urban Comics)

Synopsis

Trois ans après sa dernière horde sauvage, Bruce Wayne se fait passer pour mort afin de planifier sa contre-attaque. Face à un gouvernement corrompu, favorisant l’apathie et prônant l’obéissance aveugle, Batman rassemble les membres disparus de la Ligue de Justice. Ensemble, ils mènent une vendetta contre les dirigeants de ce régime et celui qui les protège… Superman !

Critique

On prend les mêmes et on recommence. Là où The Dark Knight Returns parvenait à ancrer son idée de départ et un scénario un peu longuet dans une vision sociétale forte, son successeur ne fait que suivre le chemin tracé sans oser de réelle audace. Le 11 septembre est passé par là, mais au fond le sentiment de paranoïa est le même que durant la guerre froide : l’ennemi est partout. De même pour les médias, Internet est passé par là, la critique est encore plus virulente sur la « putassiérisation » d’une information ne visant que l’audience, mais le fond est le même. Batman, qui a préparé son grand retour, n’est toujours prêt à aucun compromis. Encore moins que trois ans auparavant. Et cette fois, il va entraîner l’ensemble de ses camarades avec lui, sans vraiment leur laisser le choix et en leur imposant sa vision. Superman résiste bien un peu, dans l’obéissance de la société, mais c’est Batman et son retour à l’ordre par tous les moyens qui finit par triompher.

Wayne, you’re strange

Vous l’aurez compris, rien de bien neuf sous le soleil. Les qualités de la réflexion de Miller de l’opus précédent sont toujours là, elles sont juste poussées à leur extrême avec encore moins de concession, mais n’apportent pas la flamme qu’avait pu amener Returns. Le gros problème, c’est que les défauts que j’ai mentionné pour l’opus de 1986, eux, sont aussi toujours bien là, et eux-aussi amplifiés. L’éclatement scénaristique est décuplé, sans ligne directrice autre que la destruction pour un retour à l’ordre, un nihilisme que défend Batman à tout prix. Les éparpillements visuels, les planches qui vont dans tous les sens, sont bien présents, et malgré quelques très belles choses ou des essais parfois réussis, l’ensemble se révèle assez indigeste sur la longueur.

Dans The Dark Knight Returns, l’impression de chaos servait l’idée principale. Ici, celle-ci est déjà vue, et l’éclatement n’apporte pas grand-chose de plus que l’impression d’incohérence globale. Batman frappe encore donc, plus fort, plus dur, plus tout finalement, mais sans changer quoi que ce soit. Pas un échec dans l’absolu, un prolongement assez évident, mais une grosse impression de déjà-vu.

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