Transitional – Nothing Real, Nothing Absent

Bande son apocalyptique

Projet industriel-ambiant/drone mené par une entité bicéphale composée de Kevin Laska et Dave Cochrane (Jesu…), Transitional débarque avec son premier album : Nothing Real, Nothing Absent.

Ce premier album, tout comme n’importe quel autre album de drone d’ailleurs, est une véritable expérience sonore, un album qui se vit et se ressent plus qu’il ne s’écoute. Croisement étrange entre un Godflesh presque aérien et un Nadja plus excité, ce premier album des anglais de Transitional vient titiller nos sens dès le début. Pourtant, derrière ces deux influences quasi logiques se cachent des inspirations plus lointaines, géographiquement et temporairement parlant. La froideur des titres rappelle par moment Joy Division, tout comme l’utilisation des claviers fera penser au krautrock allemand et aux débuts de Kraftwerk.

Les influences du groupe sont certes très marquées, mais le binôme se permet toutefois quelques variations et compositions bien senties.

Les effluves industriels de « Nowhere Shining » nous mettent d’entrée de jeu dans l’ambiance, sorte de tempête déferlant avec des beats mid tempo d’une lourdeur accablante et une ambiance trippante à souhait. Le second morceau, nettement plus expérimental et bruitiste, concentré de drone pur, nous renvoie directement vers la bande-son d’un David Lynch, angoissant et flippant. Le diptyque « This Paradise » repart sur des bases beaucoup plus nuancées, plus martiales et « tribales » à la fois. Pièce centrale de cet album, ce doublé est un brin plus éthéré, usant de voix (très en retrait), et mettant en avant un semblant de mélodie. Les vibrations métalliques et les effets de reverb’ offrent un magma sonore lourd mais terriblement hypnotisant, rappelant les petites expérimentations décelées chez Nadja.

Finalement, les qualités ne manquent pas à cet album. Mais il y a cependant des soucis évidents. Que ce soit l’usage de voix qui semblent hors contexte et trop trafiquée, ou alors certains passages trop vides, servant plus à rallonger virtuellement la durée du disque qu’autre chose.

Sorti en 2008, ce premier EP de Transitionnal est un bel effort, fidèle au genre, mais souffrant de quelques appels d’air inappropriés pour une telle musique.

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